jeudi 14 février 2013

Troquer une vie pro confortable pour une un peu plus rock n'roll. L'essai était presque transformé.

Je croyais que ce fournisseur me draguait. Les œillades étaient ambigües et cette invitation à déjeuner d'avant les congés de Noël malvenue. Plusieurs fois, je m'étais arrangée pour ne pas aller chercher nos commandes directement à son agence, je me méfiais comme de la peste de ses œillades bizarres. Et puis, à J-1 d'un salon, il a bien fallu que je me résigne à aller chercher la marchandise qui venait d'être terminée. OK, il me présente la marchandise, me fait faire le tour de son agence et là, BIM, il m'annonce qu'il souhaite me parler de quelque chose.


Il m'annonce finalement son envie d'ouvrir un magasin et souhaiterait que l'on s'associe.

RE-BIM. Je prends cette annonce un peu dans la face, un peu retournée, ce n'est pas tous les matins qu'on te demande un truc pareil.
Ce qui m'a le plus surpris je crois, est qu'on ne se connaissait pas plus que ça. Pour moi, des associés doivent bien se connaître pour savoir s'ils peuvent travailler ensemble. Certes, me répond-il mais nous allons aussi apprendre à nous connaître d'ici l'ouverture du magasin.
D'accord, laisse-moi digérer un peu cette nouvelle, juste histoire de m'imaginer ce que ça pourrait donner, ce que ça pourrait m'apporter et aussi évaluer ce que je pourrais y perdre, éventuellement.
Nous  nous sommes revus 3 fois en une semaine dont une fois à un dîner avec les conjoints et les enfants pour que nous fassions tous connaissance.
J'ai avalé du catalogue fournisseur pendant plusieurs jours, histoire de m'imprégner et de commencer à faire des choix de gamme.
Nous avons organisé un déplacement de deux jours pour rencontrer un couple qui tenait un magasin du même type à 600 km de chez nous et pour y rencontrer deux éventuels fournisseurs cette fois-ci à 900km.
A la fin de ce déplacement, je m'étais déjà faite à l'idée de changer de vie, une véritable opportunité m'était donnée.
Je reste convaincue que nous restons acteurs de sa propre vie, que nous pouvons y arriver en se donnant les moyens et en travaillant beaucoup.
J'allais quitter un poste pas dégueulasse avec des horaires confortables du lundi au vendredi. De l'autre côté, j'allais travailler beaucoup plus (forcément lorsqu'on crée quelque chose et qu'on y injecte des billes, on se donnera nécessairement encore plus) et profiter beaucoup moins de ma famille et mes amis.
Un poste confortable où je ne me dis pas chaque jour "Chouette, c'est vraiment ce que je voulais faire dans ma vie !" (quelquefois oui mais pas tous les jours, là est le hic)
Vs
Un statut d'entrepreneur où ma vie privée sera mise entre parenthèses pendant plusieurs mois mais où j'ai l'opportunité de me donner encore plus, de m'épanouir professionnellement grâce à la polyvalence inhérente à un créateur d'entreprise (le touche à tout, c'est ma came) et l'envie de m'investir et de me donner les moyens pour à terme espérer profiter de retombées financières plus rondelettes.
Sauf que
Ce projet s'arrêta quasi net le lendemain du déplacement. La faute à un mail de trop. Un mail où mon ex-futur associé faisait ressortir les plus et les moins de ma personne, un "petit bilan d'après-déplacement".
Sauf que les plus faisaient quatre lignes, les moins quinze.
Quinze lignes plutôt violentes où il avait raison sur certains points (notamment de ne pas l'avoir remercié quant à la prise en charge des frais par sa société actuelle. C'est juste qu'en deux jours, une nouvelle fois, il y a tant de choses qui me sont passées par la tête, tant de choses qui m'occupaient l'esprit, tant de choses que j'ai découvert, j'ai sur le coup certainement oublié quelques bonnes manières tellement j'étais ailleurs et dans mes pensées).
Mais quinze lignes qui comprenaient trois vilains mots très violents.
Je sais accepter la critique, je la vois comme constructive en général mais ces trois mots, non.
Trois vilains mots qu'on ne m'a JAMAIS adressé en presque 31 ans.
Trois vilains mots incompatibles avec ma personne selon les dires de personnes proches dans mon entourage.


Et trois vilains mots qu'on ne peut accepter de quelqu'un qui te connait à peine. 

C'était le mail de trop.
Tu auras beau dire que c'était un test, je ne le crois pas, je crois seulement que nous n'étions absolument pas faits pour nous associer finalement.
Cette envie d'entreprendre ou d'occuper un poste à plus fortes responsabilités est évidente pour moi.
Je n'ai pas pour objectif de m'enraciner dans un poste confortable, tout ça parce que les horaires sont super, les fonctions correctes et le salaire pas si dégueulasse.
J'ai simplement envie d'un vrai challenge professionnel.
Alors, ce n'était pas cette fois-là.
Une autre fois, je dois m'en donner les moyens.
Mais vous ? Votre carrière professionnelle, vous lui accordez quelle importance : plutôt du genre confortable pour profiter un maximum de vos proches ou bien un peu plus rock n' roll parce que vous en avez besoin ?

Que croyez-vous le mieux : le confort et la possibilité de profiter quasi pleinement de ses proches ou bien l'épanouissement personnel dans sa carrière pro en laissant forcément passer des choses dans sa vie privée ?
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