dimanche 19 octobre 2014

Mon premier trail nocturne

Un samedi soir : courir sur les chemins boueux en pleine forêt plutôt que d'aller boire des verres.
Lu comme ça, ça paraît un peu irréel mais pourtant c'est bien ce qu'il s'est passé hier soir au Mesnil-Au-Val, petite commune du Nord Cotentin qui organisait tout ce week-end une série de trails et de marches au profit de l'école.

J'ai pas mal hésité avant de m'inscrire : 

1) Oui, plusieurs fois j'ai pensé que j'étais certainement un peu sonnée de laisser ma petite famille le samedi soir et d'aller tâcher de trouver mon chemin en pleine nuit en pleine campagne plutôt que d'être confortablement installée dans le canapé.

2) Je n'avais pas encore de lampe frontale. Élément résolu rapidement grâce à Cédric qui m'a si gentiment proposé de me prêter sa lampe (Merci Cédric pour la confiance, merci Mike pour la mise en relation)

3) Ce serait mon premier trail de nuit et pas des moindres : 16 km. Je n'ai jamais couru de nuit, alors on partirait fort pour une première.

Mais après plusieurs échanges avec Ludovic, le précieux organisateur qui a su me rassurer et me motiver à venir, je décidais donc d'y aller à ce trail.



Non sans stress cependant. Lorsque j'ai débuté la course à pied, j'avais très souvent mal au ventre avant une course. La peur de ne pas y arriver, la peur de l'inconnu aussi. Samedi après-midi, rebelote, le stress est arrivé, je n'ai pas su rester en place et c'était un peu le bazar dans l'estomac. C'était seulement le tout de quitter la maison car une fois partie en voiture pour rejoindre le Mesnil au Val à une demie-heure de route, Lady Gaga à fond les ballons aidant bien au passage à vider ses craintes un max, plus ou du moins, peu d'appréhensions désormais.



Le départ se fera à 20h. J'arrive une petite demie-heure avant, le temps de récupérer mon dossard, de discuter avec une autre femme qui me rassure ("car on est vraiment peu de femmes quand même", "c'est mon premier trail de nuit, c'est impressionnant", "la lampe, on s'y fait pendant toute la course ?" stressée de service, mode on) et d'aller trottiner un peu avant pour se mettre en jambes.
Et puis on rejoint la ligne de départ, Ludovic nous informe des consignes de sécurité, du balisage, des barbelés auxquels il faudra faire attention quand on ressortira du bois (oui oui, c'est très rassurant ;-) ). Il y a la musique qui nous motive en attendant, on a tous hâte de partir, on attend un peu, on saute tous un peu et puis...top départ ! C'est parti, j'allume ma frontale et on commence par entrer dans un champ où le terrain est déjà bien gras, on voit bien qu'il a beaucoup plu la semaine d'avant.

Nous sommes environ 120 participants pour ce trail nocturne dont c'est la première édition, autant dire que le succès est déjà là pour une première. On s'espace tous assez vite, les plus rapides partent vite devant, j'essaie pour ma part de rester aux côtés de quelqu'un car mine de rien, c'est impressionnant de courir en pleine nuit en pleine campagne dont beaucoup dans les sous-bois.
Le parcours est extrêmement bien balisé avec une signalétique réfléchissante conçue pour.
On est parti, les jambes sont en forme mais par contre, je regrette dès le départ d'avoir prévu des manches longues, la température était lourde.
On passe par des chemins comme prévu, plus ou moins boueux et puis vers le 3ème kilomètre, on grimpe tout de suite dans la forêt.
Sur les 16 km, j'ai du mal à me représenter la part des chemins de forêts sur le parcours (environ 5/6km ?) mais en tout cas, ils me laisseront un sacré souvenir de course. Essayez d'imaginer : il fait nuit, nos oreilles sont d'autant plus sensibles et détectent tout bruissement à côté de soi, de nombreuses racines entravent les petits chemins et malgré la frontale, il y a eu quelques trébuchements au programme. Le chemin n'est forcément pas linéaire, on passe de gauche à droite, on saute, on passe sur deux petits ponts de bois sur lesquels perso je n'étais pas bien fière, on évite les petits arbres droit devant, on baisse la tête avec toutes ces branches qui dépassent, on s'arrête de courir aussi, ça monte dur alors on marche vite et on récupère en soufflant un maximum. C'est dans le premier sous-bois que j'ai retrouvé Florence avec laquelle j'ai fini le trail car sa lampe lui a posé quelques soucis.
Ces sous-bois ont été alternés par des chemins plus larges, plus empruntés de jour, chemins plus boueux cependant. Un peu de route également, je me rappelle cette looooongue montée un peu éclairée qui m'a bien coupée les jambes avant de repartir sur un chemin, un autre sous-bois.
Des racines, plein de feuilles et les lumières de toute l'agglomération cherbourgeoise en toile de fond, hormis ces élements, on ne voyait pas grand chose, pas de pleine lune ce week-end.
La ravitaillement s'est fait au 9 ou 10ème kilomètre et quel ravitaillement ! Perso, il m'a clairement reboostée pour la suite, il se trouvait dans une petite clairière, annoncé par des ballons de couleurs suspendus dans la clairière, il fallait remonter une légère pente et 5 ou 6 personnes nous attendaient là-haut avec des sirops en tout genre (je n'ai jamais autant apprécié un sirop de fraise depuis gamine c'est certain), des biscuits, chocolat noir, bananes et autres et une super 4L avec les phares allumées (Vintage Powaaa!) qui nous sortait de la musique bien motivante comme il faut. Il faisait bon de sentir de la chaleur humaine pendant quelques secondes : le trail de nuit est unique en cela aussi (et qui ajoute de la difficulté) car pas de supporters pour vous encourager sur le parcours hormis les organisateurs qui se trouvaient aux points clés du balisage.
Avec Florence on est reparties pour la dernière partie. Pour moi, ce n'est jamais la partie la plus difficile, au contraire, la machine est lancée, le mental est au top, on y va. On a continué à courir dans la nuit, à éviter les racines, à faire attention de ne pas glisser dans les chemins boueux. On a attaqué la dernière ligne droite : avant le bourg du village, on nous a fait tourner vers la gauche dans une chasse, une longue chasse, la plus boueuse du parcours. C'est d'ailleurs à ce moment que j'ai pensé que j'avais oublié de prendre une deuxième paire de baskets pour conduire au retour (c'est ballot). Petit à petit, on entendait plus clairement le haut-parleur du podium, quelques gouttes de pluie nous ont soufflé "vous êtes arrivées" et puis on a franchi la ligne d'arrivée.
Terminé. Ludovic était au micro et comme je l'avais bien embêté avec mes mails toute la semaine, il a voulu recueillir mes impressions. Je me souviens avoir bafouillé au départ, désolé pour ça Ludovic, il m'a fallu un peu de temps pour remettre les choses à leur place là-dedans. Mais en tout cas, Félicitations à tous les organisateurs du Mesnil-au-Trail, une organisation hors-pair avec un balisage excellent, un ravitaillement tout aussi excellent et un accueil de la part de tous tellement aimable et jovial. Il n'y avait pas de classement pour cette course, toutes les participations allant pour les écoliers et leurs projets. L'atmosphère était détendue, chacun était là pour passer un bon moment et cela s'est ressenti tout au long de la soirée. Merci pour tout ça ! 
Plus personnellement, j'ai terminé ce trail en 1h50, c'était mon premier trail de nuit et il s'ajoute aux autres trails officiels auxquels j'ai participé pendant cette année 2014 dont vous retrouverez les récits ici, ici ou encore
Avant le prochain !  
Rendez-vous sur Hellocoton !