lundi 12 juin 2017

Stockholm Marathon


La Suède.
Un pays que nous connaissons bien avec un bout de notre famille qui vit dans cette contrée nordique.
Stockholm. 
Cette relance de mon neveu en octobre : "le marathon de Stockholm en 2017 ?", on en discute à la maison et puis on se dit qu'on ira parce que remettre les choses à plus tard, ce n'est pas du tout le genre de la maison.

Nous arrivons sur Stockholm le vendredi midi. Le marathon aura lieu 24 heures plus tard, le samedi 3 juin 12h10. Nous nous rendons en premier lieu au stade olympique dans le quartier d'östermalm pour récupérer le pack de course. Un dossard, un grand sac pour la consigne du lendemain si besoin, des épingles à nourrice et un coupon pour aller retirer son plat à la pasta party qui a lieu dans l'enceinte du stade. J'ai déjeuné il y a peu mais je me dis que quelques pâtes en plus constituent toujours du bon carburant. Des pâtes délicieuses au pesto, tomates séchées, olives et épinards frais accompagnées de pain polaire et d'une San Pellegrino (youhou, rock n'roll !).
Lidingövagen d'où s'élanceront les futurs marathoniens


On reprend nos grosses valises, chemin inverse, direction chez la famille désormais !
On s'installe tranquillement et on profitera des nôtres dans un restau branché du quartier de Södermalm situé à quelques toutes petites minutes en bateau de chez la famille. Stockholm est une ville où l'eau est partout étant donné qu'elle est construite sur un archipel de 14 îles entre Mer Baltique et embouchure du lac Mälaren. En plus d'une belle course en famille, c'est aussi l'implantation de la ville et ses vues imprenables qui m'ont bel et bien motivée pour définitivement courir Stockholm.
Ce soir là, nous rejoindrons Morphée vers minuit bien fatigués de notre voyage et c'est justement cette fatigue du voyage qui m'aura permis de dormir cette fois-ci plus que de coutume car la coutume veut que je ne dorme que quelques 3-4 heures avant une course, le stress d'avant-course s'incrustant toujours à ce moment.




La sérénité d'une soirée à Södermalm avant le grand jour


  • Jour J
On se retrouve en famille à 8h30 autour d'un grand petit-déjeuner succulent comme savent les concocter les Suédois : des œufs de toutes sortes (durs, brouillés, au plat), du porridge, des concombres, poivrons, du melon, de la charcuterie, du fromage, des grosses tranches de pain type gros pain de campagne, du pain polaire, du cake citron-pavot et j'en passe. Je bois beaucoup de café, comme avant chaque longue course.
On revoit une dernière fois le parcours, on se dit qu'on se retrouvera au km 3 et 27. Je me maquille, les couleurs bleu, blanc, rouge sont de rigueur et les enfants qu'ils soient petits français ou petits suédois se prennent au jeu aussi. Je vérifie mon petit matériel et ne manque pas d'emporter une banane et une grosse barre de céréales à avaler un peu avant midi, un peu avant le départ pour ne pas subir la fringale du déjeuner : avec un départ à 12h10, il va sans dire que mon organisme de petite française n'est pas vraiment habitué à zapper ce repas de la journée. 
Je laisse mon mari, mes enfants, ma maman, le reste de la famille : on s'embrasse bien fort, je commence à réaliser que je pars courir de nouveau un marathon mais tâche de garder la tête froide afin de ne pas repenser aux mauvaises sensations de Paris en avril dernier.
Mon neveu m'accompagnera jusqu'à l'entrée de mon sas de départ qu'on a rejoint en une vingtaine de minutes par bus puis par métro. Plusieurs minutes privilégiées à discuter un peu plus posément, plusieurs minutes remplies de sa présence qui m'ont fait beaucoup de bien.

Stockholms Stadion, le stade olympique où aura lieu l'arrivée ♥
  • Rentrer dans sa bulle
Une fois entrée dans le sas, les coureurs marchent peut-être près d'un kilomètre pour rejoindre l'avenue Lidingövägen dont nous prendrons le départ. Un petit kilomètre de marche où je me retrouve seule avec moi-même pour la première fois depuis que nous avons quitté la Normandie, un moment que j'apprécie, une introspection, la possibilité de se concentrer, de se recentrer tout en gardant les sens en ébullition notamment les yeux que j'ai partout, je savoure d'être là, dans cette belle ville, parmi tous ces passionnés qui ont tant et tant donné d'eux-mêmes les dernières semaines.
Le cadre est assez champêtre, Stockholm est une capitale verte, aérée, en rejoignant la ligne de départ, ce sont de grandes étendues vertes dénivelées que nous traversons, j'ai l'impression de remonter un grand champ. Je me positionne sur le départ, il est 11h58, le marathon est lancé en deux départs : 12h et 12h10. Ces départs sont très émouvants, nous entendrons résonner à deux reprises un cœur qui bat pendant plusieurs secondes, juste avant ce coup de feu qui annoncera que c'est parti, un cœur qui bat, les musiques s'arrêtent, les coureurs se figent, écoutent, un moment d'immobilisme, de concentration maximale, les émotions qui montent déjà.

Km 3 :)
  • Le parcours
Le marathon de Stockholm comprend deux boucles, deux boucles suffisamment différentes cependant pour ne pas voir s’immiscer un soupçon d'ennui chez le coureur. J'avais étudié un peu le parcours dans l'avion et pointé surtout les différents quartiers traversés, les différents points d'intérêts que nous aurons le bonheur de découvrir autrement. J'avais noté le passage du Västerbron, ce grand pont de plus d'un kilomètre qu'il nous faudra traverser aux km 7 et 34, ce grand pont réputé pour sa difficulté, un casse-pattes qui monte pas mal pour redescendre ensuite. J'avais noté aussi le passage dans Gärdet et Djurgarden entre 20 et 30 km, un grand passage au vert, dans les deux poumons d'oxygène de la ville, ces passages au vert que je redoute un tout petit peu dans le sens où les supporters se font en général moins nombreux. Le marathon de Stockholm est loin d'être plat, j'enregistrai 220m de dénivelé positif après ces 42 kilomètres.
12h10, le cœur qui bat, on nous dit que c'est parti et alors même que j'ai bien traîné des pieds les jours précédents l'épreuve avec une motivation au plus bas, avec la seule envie incessante de me poser avec une coupe de Spritz et même plus et un gros gâteau bien roboratif, je retrouve mon énergie habituelle, mon excitation avant toute épreuve sportive, l'envie d'en découdre et d'en profiter un maximum. 
En profiter, ce sera bien là ma ligne de conduite pour les 42.195 km à suivre.
Je ne ferai pas une revue de chaque kilomètre mais vous partagerai plutôt mes impressions, des impressions de bonheur immense devant la beauté du parcours, sa variété. Un bonheur immense devant ces milliers de gens massés sur le bord de la route, ces gens qui sourient à foison et nous encouragent énormément : courir le marathon de Stockholm, c'est être assuré d'avoir un support humain quasi constant, je ne me souviens pas d'avoir pensé que "mince, c'est calme, où sont-ils tous ?", même la longue partie dans les poumons verts de la capitale s'est faite tranquillement, de manière fluide. 
Le marathon de Stockholm, c'est aussi une organisation aux petits oignons, les préparations sur les départs se sont déroulées parfaitement, les ravitaillements étaient nombreux, bien fournis et bien signalisés. Les ravitaillements liquides étaient composés de boissons énergétiques en premier lieu puis de verres d'eau juste après. Les ravitaillements solides ajoutaient donc du sucre, des bananes, des gurka (le concombre aigre suédois au km 21 , je n'ai pas tenté l'aventure pour ma part !) avant les liquides. J'avais noté scrupuleusement dans le creux de ma main les kilomètres où seraient proposées des bananes et cela m'a bien aidée pour ma gestion de course notamment pour savoir à quel moment exact je reprendrai des forces, niveau mental, ça aide plutôt bien me concernant. Côté liquides, j'ai bu de l'eau presque à tous les ravitaillements, même si ce n'était qu'un peu, et me suis arrosée à chaque fois qu'il y avait des points d'arrosage, notamment sous leurs petites douches, fréquentes. 
Côté météo, les conditions étaient idéales pour courir un marathon : 16°, la présence du soleil au départ avant le retour des nuages. J'avais tout de même fait le choix d'un manches longues pour mon haut ayant peur d'avoir froid vu que la ville, construite sur diverses îles, est très aérée et le vent présent ce 3 juin nous le rappelait. En revanche, je n'ai jamais eu froid, bien au contraire, on osera les manches courtes une prochaine fois.
Côté sensations, j'ai vécu ce marathon de manière très fluide, aéré, une course qui m'a grandement rappelée mon premier marathon à Düsseldorf, un marathon qui se déroule de la façon dont je les rêve.
J'ai profité de la chaleur de cette ville, de son architecture, de ses grandes avenues au bord de l'eau, de ces quartiers populaires où étaient massées les familles, de ces quartiers d'affaires que les suédois ont su faire vivre chaleureusement également.

Après le km 3, j'ai revu ma famille au km 27, je les savais là, j'y allais avec toujours cette pensée de me dire que peut-être ils ne seraient pas là. Mais ils étaient tous là, mon mari m'attendait un peu plus en amont, il a commencé à me suivre, on discutait, on était heureux, on a rejoint tout le monde et tout le monde d'ajouter des "allez, allez", "bonjour Madame, mais vous avez l'air bien, vous partez pour combien de kilomètres là, 42 km, vous êtes sûre, pas plus ?" et à moi de rétorquer que j'aurais pu me permettre un deuxième verre de rouge la veille au soir :-P
Ils m'ont accompagnée quelques mètres, près d'un kilomètre pour mon mari, c'était tellement génial de les voir à ce km 27, un gros regain d'énergie pour la suite à venir, un ravitaillement de cœur dont je bénéficie si rarement sur mes autres courses où je pars en général en solo.
Arrive le km 30, on repasse à proximité de la vieille ville, Gamla Stan, et je commence à sentir des jambes un peu lourdes, une crampe qui se fait sentir dans le pied gauche. On se redirige une deuxième fois vers ce fameux pont, ce Västerbron que tout le monde redoute, sauf que ce jour, je me suis focalisée sur cet homme au début du pont avec sa grande barbe et surtout sa grande pancarte avec cet inscription en rouge "FUCK THE BRIDGE". Et c'est bel et bien, ce "fuck the bridge" que j'ai gardé en tête tout le long de cette traversée du pont, ce "fuck the bridge" qui m'a fait tant sourire.
Des dernières bananes annoncées au km 34 et 38. Je zappe le 34, je commence à ne plus vouloir ingurgiter quoique ce soit, des hauts le cœur un peu plus fréquents, je ne veux que de l'eau, rien de plus. J'ose deux morceaux de bananes au km 38, m’écœure, bois, repars après trente petits secondes environ d'arrêt. "Repars, tu dois repartir, ce sera encore plus dur autrement après". Les jambes sont lourdes, l'estomac se rappelle à moi plus souvent, on arrive bientôt, l'ambiance va crescendo, go.

Crédit Photos : http://www.stockholmmarathon.se/
Les deux derniers kilomètres se font oublier, je me concentre sur tous ces gens qui se font plus accrus et pourtant, je sens que je souris moins, je commence à avoir mal, un peu quand même, même si je sais que je le vis pleinement ce marathon et suis épatée par la fluidité de ma course. Je pense à mon drapeau français dans ma poche, me dis que je vais le sortir là, maintenant, là, avant de tourner dans ce stade olympique pour une arrivée fantastique tant attendue.
Un regain d'énergie, comme presque toujours, avant la ligne d'arrivée, une accélération avec ce drapeau dans ma main. C'est fini, la machine s'arrête et quelle étrangeté, toujours, de s'arrêter comme ça de but en blanc, il faut reprendre ses esprits, tout se relâche, y compris la tête, les larmes arrivent, des larmes de douleur, j'ai mal aux jambes, j'ai mal au corps un peu, mais des larmes de bonheur intense surtout, putain de merde, une nouvelle fois, tu l'as fait cocotte et n'est-ce pas que tu t'es réconciliée avec cette distance marathon qui t'avait laissée un goût bien amer la dernière fois.
Je pleure, doucement, en sourdine, comme si je voulais profiter aussi de cela seulement pour moi, sans le partager, ce moment en égoïste qui est si fort, si fort. Je rejoins ces lignes de finishers, de jeunes suédois blonds aux yeux bleus nous tendent nos belles médailles, nous sourient, nous congratulent. Je continue de pleurer en rejoignant le deuxième espace athlétique olympique à quelques 400-500 mètres, ces derniers mètres où sont massés beaucoup de curieux qui nous observent beaucoup. On nous fait descendre une trentaine de marches (ce n'est pas humain) avant de rejoindre la pelouse synthétique pour de bon, on nous tend un grand sac avec beaucoup de vivres pour reprendre des forces. Je dois m'asseoir, je suis exténuée, je m'allonge sur cette pelouse synthétique quelques instants, mange la barre chocolatée du sac, vide mes gourdes de sirop d'airelles, bois encore beaucoup d'eau. Et je savoure le spectacle de tous ces finishers devant moi, je savoure ce spectacle de bonheur qui s'étale devant moi.

La fluidité de course, la joie, les yeux partout devant une aussi belle capitale, des sourires à foison devant ces groupes de musique, devant ces Suédois si chaleureux, une météo idéale, tant de morceaux de bananes avalées que je ne peux pour l'instant plus en voir en peinture (et j'ai pourtant ramené un régime dans mon cabas qu'on continuait de nous distribuer à l'arrivée), de l'eau tous les 4/5km à boire et à s'asperger sur le corps, des "vive la France", des "heja", " Vattern" ou "du är stark" à tous les kilomètres que je devrais les réentendre dans mes rêves la nuit prochaine, une arrivée très très émouvante dans le stade olympique et tellement d'autres belles choses vécues pendant ce formidable marathon de Stockholm. Et le plus formidable, c'est bien cette extraordinaire famille qui était bien là au départ, au kilomètre 3 et au 27, une famille extraordinaire qui m'a portée sur place ainsi que dans les pensées pour ceux qui n'étaient pas là. Ce marathon de Stockholm, c'était fluide mais les jambes ont commencé à se faire davantage sentir à partir du kilomètre 30 et c'était difficile aussi qu'on se le dise, une aventure exigeante comme l'est déjà la prépa d'un tel événement. Mais ce Marathon de Stockholm, c'était BEAU, c'était FLUIDE, on finit par oublier que ça a fait un peu mal à un moment. 4h14 de bonheur intense pour ce Marathon de Stockholm, un RP dans une ville qui le mérite amplement 💙 Bravo Stockholm, bravo la Suède, merci la famille, merci à tous ceux qui m'ont encouragée, je vous réponds très vite 😘 #StockholmMarathon #42195 #marathon #marathongirl #happygirl #finisher #TeamFrance #drapeaufrancais #frenchflag #flag #VivelaFrance #Stockholm #visitStockholm #instarun #igrunners #Altrarunning #AltraEscalante #ZeroLimits #PolarV800 #HappyRunningCrew #TeamJoggbox #runninggirl #girlslove2run #happyface #bonheur #vivelesport #sport #sportphotography #sportygirl
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Finir un marathon, avoir plus ou moins mal, s'être donné avant, pendant, se remémorer ces moments plus difficiles de la prépa, te dire que tu laisses tout ça derrière toi, que tu as fait tout ça pour quelque chose. 
Tout le paradoxe marathon : une épreuve exigeante, difficile, plus ou moins douloureuse qui te transmet tant de choses en retour.
La conclusion, c'est cette photo. Je ne m'en souvenais plus, on est venus me photographier, là, en pleine extase d'après course.

Dossard 15922 arrivé en 4h14'17, classé 1419 sur 3531 femmes ayant terminé le marathon. 751 dans ma catégorie.
9040 hommes ont terminé ce fabuleux Stockholm Marathon.

  • Un dernier point sur le budget
Effectivement, j'ai pu lire que le marathon de Stockholm ne se donne pas. Après, tout est relatif et Stockholm reste cependant un marathon qui peut être accessible, beaucoup plus que d'autres marathons, si seulement on sait être un minimum organisé et sous réserve de préparer/réserver plusieurs choses longtemps à l'avance.
Le dossard : acheté fin octobre, j'ai payé mon dossard 94€. Vous pourrez l'avoir à un peu plus de 80€ en le réservant plus tôt. Vous le paierez plus cher si vous attendez encore.
Le vol : contre toute idée reçue, les vols Paris-Stockholm sont très accessibles. Réservés mi-octobre pour juin, nous avons payé les vols 110€ par adulte, 80€ par enfant, tout inclus. Pour le vol aller, nous sommes arrivés à l'aéroport de Skavsta, soit l'aéroport situé le plus loin de la capitale, à 1h15 de route. Nous avons acheté des billets de bus pour nous rendre à la gare centrale de Stockholm, ajouter environ 14€ le trajet.
L'hébergement : c'est bien sur ce point qu'il va falloir ruser si jamais vous vous rendez à Stockholm. Les hébergements sont chers mais en s'y prenant encore à l'avance, je reste persuadée qu'il y a toujours moyen de trouver des hôtels un peu plus bon marché dont les plateformes de réservations type booking proposent des offres intéressantes. Pensez aussi à jeter un œil sur airbnb.
Transports en commun : si vous restez quelques jours à Stockholm, intéressez-vous éventuellement aux cartes de transports illimités pour 24h ou plus. Jugez de vos trajets, si l'achat d'une telle carte vaut le coup. Nous concernant, nous avons surtout utilisé les transports en commun le vendredi et avons chargé une carte comprenant plusieurs trajets adultes à un guichet de métro. Le coût d'un trajet adulte valable 1h30 dans tout le réseau est de 3€, soit excessif. En revanche, les enfants de moins de douze ans sont gratuits si jamais vous voyagez en famille. Et pour les futurs marathoniens, la ville de Stockholm laisse accessible gratuitemement tous les transports en commun le jour de la course sur présentation de votre dossard !
Les repas : concernant la restauration, pas de particularité, un large choix d'adresses, certaines chères, d'autres bon marché. Trip advisor est toujours un bon baromètre par ici pour préparer un minimum mais sinon, l'instinct sur place fonctionne très bien aussi ;) à savoir que les Suédois font des petits-déjeuners de champions, déjeunent frugalement mais dînent assez tôt dès 17h30, pensez donc à regarder les horaires de services si vous souhaitez vous rendre au restaurant en soirée.

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