mardi 12 novembre 2013

Bien plus qu'une Victoire (le sport et moi)

Le sport et moi, c'est une longue histoire.
Avant, on n'avait rien à faire ensemble.
Petite, je voulais peut-être faire du tennis. Parce que la copine en faisait. Mais ce peut-être a aussi fait que comme je ne le désirais certainement pas plus qu'autre chose, mes parents ont renoncé à m'y inscrire. Et puis ça coûtait un peu cher, tout ça multiplié par quatre frères et sœurs, ça aurait commencé à causer.
Je me souviens que maman me disait souvent qu'elle aimerait que je fasse du judo, « si, du judo, pour une fille, pour se défendre, ça servira toujours ».
Oui mais elle le disait souvent mais ce n'est pas pour autant que je prenais ses paroles pour argent comptant.
« Mouais, bof » a dû être le genre de réponse que j'aurais pu lui faire.
Et puis est arrivé le collège. Mon Dieu, le collège. J'aimais bien l'endurance, je sentais que je n'étais pas si nulle. La gym, c'est une autre paire de manches. J'étais tellement nulle que je me récoltais un 5/20, un 5/20 alors que j'étais bien incapable de terminer correctement un agrès tellement j'étais souple. L'objectif qu'on m'avait fixé en cinquième était de savoir faire une roulade. Pour vous dire à quel point j'étais souple. Cette note de 5, on me l'attribuait uniquement parce que j'étais présente aux cours : même si je me ridiculisais, je venais. Mes professeurs avaient pitié, c'était certain.
Et puis sont arrivés mes 16 ans.
16 ans et la classe de troisième où un examen avec une infirmière est obligatoire en fin de collège.
Et puis cette honte du chiffre sur la balance, surtout la honte de ce que me disait l'infirmière.
Pour résumer, une bonne surcharge pondérale.

Mon année de seconde fut une année transitoire. Transitoire dans le sens où j'ai pris mon temps pour perdre mes vingt-cinq kilos de trop.
J'y suis arrivée. Seule. En fin de « régime » , j'entendais souvent le mot « anorexie» autour de moi.
Non, pas d'anorexie, juste une prise de conscience, une prise de conscience que ma vie de tous les jours serait un peu plus facile sans ces kilos en trop. Et à dix-sept ans, elle devient d'abord plus facile avec les garçons.

Et puis, petit à petit, je me suis inscrite dans des petits clubs de gym.
Le premier fut en BTS avec les copines de promo, on y allait les jeudis soirs, on souffrait, je m'en souviens très bien. Alors, pourquoi on souffrait ? On souffrait parce qu'à l'époque, on ne prenait pas vraiment plaisir à faire du sport : on y allait en bande parce que c'était plus motivant mais l'heure nous paraissait bien longue, simplement parce qu'on n'y venait pas pour le plaisir du sport. Du moins, pour moi, c'était ça.
J'en ai fait ensuite deux fois par semaine lorsque je suis entrée dans la vie active, j'en garde un meilleur souvenir, j'étais contente d'y aller et appréciais cette sensation de bien-être d'après sport.
Et puis, à Barcelone, nous nous étions inscrites avec ma « coloc-amie » dans un vrai club de ville, ces clubs où ils te proposent plein de cours différents sept jours sur sept. Un vrai bon souvenir, me lever le dimanche matin pour aller nager, courir sur un tapis ou entendre des "un poquito más" à tours de bras, ne me posait pas de problème.
Et puis, il y a aujourd'hui.
Aujourd'hui, ma relation au sport est telle que j'aurais bien du mal à m'en passer. Deux cours par semaine dans un petit club de campagne mais cela dit très dynamique avec une prof géniale qui nous fait bouger sur de la gym tonique le mercredi (bodytonic, FAC, bodyform, step) et de la zumba le vendredi. Et puis à côté de ces deux heures, il y a de temps en temps de la course. Et de plus en plus souvent d'ailleurs. Tout simplement parce que le sport m'est devenu quasi indispensable, le sport, c'est cette soupape qui permet de mettre entre parenthèses pendant une heure en moyenne, son quotidien et qui permet de relâcher cette pression inhérente à notre société d'aujourd'hui et de se permettre pendant une heure de ne penser qu'à soi et de mettre son cerveau au repos. Et bizarrement, mon addiction pour le sport a encore plus augmenté depuis que je suis maman.

Mon rapport au sport a changé :
A dix ans, il était inexistant,
A vingt ans, il était à mes côtés,
A trente ans, il est en moi.
Alors hier, lorsque pour la première fois, je participais aux foulées de Cherbourg et que mon score à l'arrivée était plutôt digne (7 km en un peu plus de 44 minutes), je peux vous assurer que je n'en étais pas peu fière. Une auto-satisfaction bien réelle qui quelque part m'a redonnée des ailes pour un moment.

Parce que ce large sourire que j'ai arboré pendant de longues minutes après l'arrivée, il signifie plein plus qu'une course achevée, ce sourire, c'est une vraie victoire, une victoire et une revanche sur la vie qui ne m'avait pas au départ prédestinée à être cette sportive épanouie d'aujourd'hui.
Comme quoi, persévérer mène à tout. Ou presque.
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