Tu sais, après déjeuner ce lundi férié, on partait rejoindre la famille à la mer.
Tu sais, quand on part à la mer, c'est assez compliqué de me passer de mon sac de course parce que désormais, aller à la mer, et ne pas pouvoir courir ne serait-ce qu'un petit peu sur cette plage et dans ces dunes, c'est blasphème.
Et puis en conduisant, j'ai mon cerveau qui me crie "alerte", qui me dit que j'ai laissé ma montre à la maison. Punaise, t'es con, je pense (toujours tout bas, sinon, mon petit entourage adoré ne comprendrait plus trop leur femme/leur maman, ou je deviendrais sans doute moins crédible. M'enfin, passons). T'es con, tu fourres bien ta ceinture cardio dans le sac et la montre, non, t'oublie. Ouais, mais, quand tu pars à la mer, t'as toujours plein de trucs à emporter n'empêche, tu peux pas penser à tout. Bon, c'est fichu de toute manière, on est partis un peu trop loin de la maison maintenant, tant pis pour toi, t'auras pas de visu sur tes kilomètres, pas de visu sur ta FCM. Bof, y'a le portable remarque, t'emporteras le portable, non ? Bon, tu vas pas en faire un plat, on verra sur place.
Et puis sur place, tu t'en fous finalement. T'enfile ton short et pars nue comme un ver au poignet, SANS MONTRE, SANS CHRONO, SANS FCM. Tu n'as même pas pensé à regarder l'heure, histoire de savoir quand même combien de temps tu seras partie.
Tu files, tu remontes cette rue du rivage et retrouve la plage au bout. La mer est bien remontée depuis tout à l'heure, il fait assez bon finalement, moins de vent que tout à l'heure. Le sable est parfait, ni trop meuble, ni trop dur. Tu te rapproches des vagues, qui vont, qui viennent, et tu fais la course avec ces vagues en quelque sorte, tu remontes la plage jusqu'au village voisin. Tu as l'impression de vivre encore plus cette course, encore plus que d'habitude, ces fois où tu portes ta montre, où tu regardes de temps en temps les mètres qui défilent, ta fréquence cardiaque qui t'indique si tu peines ou non.
"Une course avec les vagues, juste un vieux truc à régler".