jeudi 28 mars 2013

Partir. Loin.

Partir loin. Cette idée est revenue au galop cet après-midi.
Des petites contrariétés, beaucoup trop de collègues le moral dans les chaussettes, un manque certain de sourires croisés au fil de la journée et cette aberration lue sur Twitter après déjeuner.
Cette aberration d'une maman cotentinoise qui a emmené son fils à l'école primaire sans pantalon, ni chaussures parce qu'il rechignait à les enfiler le matin. Son fils est arrivé comme ça en classe, il est passé devant ses camarades jambes et pieds nus. Sa maîtresse a pris le sac de sport où se trouvaient finalement les fameux pantalon et chaussures et a laissé la maman partir parce qu'elle était apparemment bien énervée.
Et voilà.
Apparemment, l'école et autres souhaitent laisser passer cet évènement - non anodin, on est d'accord - et mettre cela sur le coup de la fatigue.
OK. Moi aussi, je suis fatiguée, on est tous fatigués, on en a ras le bol de ce temps de chien qui n'en finit pas, on en a ras le bol de la conjoncture qui fait que tout le monde est morose, on en a ras le bol d'avoir un peu l'impression de survivre, on en a TOUS ras le bol.
SAUF QUE :
C'est très facile de se laisser porter par le flot de pessimisme inhérent à notre société d'aujourd'hui.
Si tu écoutes tout ce qui se passe, si tu écoutes ton voisin, tes collègues pessimistes, si tu te mêles aux cancans de tous et te laisser dire que "Oh mais quelle période on vit avec la crise, tout ça" , "oh et puis la vie, c'est trop cher, on ne peut rien faire", "oh, et puis le chômage ! Tu te rends compte, y'a pas de boulot, on ferait comment ?"
Sauf que :
C'est sûr que si tu commences à rentrer dans ce jeu des "Bla,bla,bla" sur la vie de tous les jours, sur la société française en CRISE, sur le pouvoir d'achat, ... TU PEUX RESTER DANS TON LIT LE MATIN.
Tu peux rester dans ton lit car tout ça, on l'entend déjà partout à la radio et à la télévision.
Et perso, j'arrive à saturation.
A saturation de tous ces gens qui (je finis par le croire), se complaisent finalement à jacasser toute la journée sur notre pauvre situation.
J'ai juste envie de leur dire, "bougez-vous !" (c'est pour rester polie car sinon, j'ai une autre expression un peu vulgaire dans mon tiroir). Car, c'est certain qu'avec des gens comme vous, la société ne va pas se relever.
Faire tout un pataquès parce que le Président allait parler ce soir.
- "Oh mais tu m'étonnes, seulement 22% de Français sont d'accord avec sa politique, hihi".
STOP.
Déjà, ce "Hihi" : ça te fait rire, toi ?
Et segundo : tu attends quelque chose de ton Président, toi ? Tu vis selon sa politique ?
Et bien, sache que je m'en bats le coquillard du Président qui va parler, perso, je ne compte que sur moi-même pour forger ma vie, tu sais. Je ne suis pas du genre à attendre que notre cher Président tienne ses promesses pour récolter des choses de l'Etat. Non, non. C'est un peu bête ce que j'écris, non ? Et bien, pas si bête je crois : dans mon entourage, je vois beaucoup de gens qui attendent beaucoup du gouvernement. "Allô, nan mais allô, quoi ?" (désolé, c'était facile).
BOUGEZ-VOUS. J'ai envie de crier depuis quelques jours. Crier parce que je veux secouer tous ces zombies qui m'entourent.
Mais, ça sert à quoi de crier en fait ?
"C'est comme ça de toute façon, te mets pas dans des états pareils".
Certes.
Mais n'empêche, cette anecdote de l'école ci-dessus, c'était la coupe pleine.
Une coupe pleine d'incompréhensions de ce monde qui m'entoure.
Cet après-midi, l'expression "Allez viens, on s'en va !" prenait tout son sens. Je m'imaginais partant avec mes deux enfants sous le bras et mon homme à mes côtés. On partait. Loin, très loin.
On m'a posé la question : "tu partirais où ?" Bonne question. Je partirai dans un endroit où la vie me semble plus facile, où les gens ont déjà le sourire facile car en France, nous sommes vraiment trop maussades.
Je pense à l'Amérique latine, à la Thaïlande ou à la Nouvelle-Zélande. Mais je pense tout simplement à un endroit où les gens sont heureux de vivre, c'est trop demander ou bien ? Et je pense à un endroit que je comprenne tout simplement car cette histoire d'école, je ne comprends pas. Et je comprends encore moins qu'on puisse vouloir taire un tel impair. La maman est professeure dans un collègue de Cherbourg. Vous croyez que s'il aurait s'agit d'une maman en recherche d'emploi et dans le besoin, on en aurait aussi pas parlé ?
Pour ceux qui ne le font pas encore assez, s'il vous plaît SOURIEZ et ALLEZ DE L'AVANT.
Tout simplement, parce que quand tu rencontres un sourire, tu souris à ton tour et ça, on ne pourra pas nous le voler au moins.
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