Oui, déjà une troisième participation pour ce semi-marathon qui fut ma première expérience semi-marathon il y a tout juste deux ans.
L'année dernière, je voulais le refaire notamment parce que c'est un semi sympathique, ambiance bon enfant qui offre un superbe parcours : les coureurs parcourent 21.1 kilomètres dans le Val de Saire, du phare de Gatteville où on trouvera bien pire comme point de départ niveau paysage, jusqu'au port de Saint-Vaast La Hougue, en passant par les villes-villages de Barfleur (un des plus beaux villages de France), Montfarville puis Réville et Jonville.
L'année dernière, il faisait déjà chaud et je me souviens avoir un peu subi après avoir participé à ma première Barjo une semaine avant.
Cette année, notamment parce que j'avais déjà bien donné pour le marathon, pas de Barjo, on se réservera pour ce joli semi. Après avoir soigné comme il faut une fatigue ligamentaire, c'est progressivement que j'ai repris l'entraînement, et c'est plutôt en forme que je suis arrivée à Saint-Vaast hier après-midi.
Pointe de Jonville depuis le Port de Saint-Vaast La Hougue |
15h15
On prend place dans une des dernières navettes qui nous emporte vers le point de départ. Comme j'adore faire ma fayotte, je m'assois en première ligne à côté du chauffeur. Sarah, une Bruxelloise, se retrouve à côté de moi, on discutera beaucoup jusqu'au départ, une rencontre bien sympathique à échanger à propos de la course, de la vie de famille, de nos lieux de vie respectifs, le genre de rencontres qui nous redonne le sourire.
16h
Après avoir fait le tour du phare en mode touriste, j'avale un gel, bois un coup avant le départ et part m'échauffer quelques minutes.
Sur la ligne de départ, je revois David de la fine équipe des Fantastics, on discute, se souhaite bon courage. Je rencontre Naëlle aussi avec laquelle j'avais échangé sur Instagram, ça fait toujours énormément plaisir de rencontrer des personnes pour de vrai.
16h28
On est un peu trop dans le fond du flot des + de 550 coureurs (fayotte, je vous disais), je m'avance et PAN ! 16h30 frappe, c'est parti.
On laisse le phare sur notre droite, direction le centre du village de Gatteville 1.5km plus loin. Le vent est terrible dès le départ, de face, il faut bien l'affronter. Il faut jouer aussi des coudes et se faire une place parmi le flot compact de coureurs du départ. Il fait chaud, comme je le redoutais. Allez, on se concentre, on part pour 1h50 de course si possible.
Les premiers 7 kilomètres sont assez terribles. Le vent, mais la chaleur surtout : jusqu'à Barfleur, je peine assez, je me souviens d'un ravito au km 5 et c'est avec beaucoup d'empressement que je m'asperge déjà de flotte pour tâcher de me rafraîchir. Je suis dans les temps cependant, et je vais même un peu plus vite que prévu, je tourne à un peu moins de 5mn le kilomètre, alors que je me suis fixée 5'10.
Deuxième tiers. Le premier était assez terrible, le deuxième est...LONG, DUR, TOUJOURS AUSSI CHAUD (mauvais esprits, passez votre chemin). J'ai décéléré, on se retrouve plus souvent aux alentours de 5'20 désormais. La fréquence cardiaque est haute, je m'accroche, je continue comme ça avec un souffle bien plus bruyant que d'habitude signe que je suis dans mes réserves, ça ne m'étonne pas, la chaleur ne baisse pas, le soleil est rarement derrière les nuages, mais au moins j'aurais eu mes deux heures de bronzage malin cet après-midi là.
Ah oui, et puis, j'ai une putain de chanson dans la tête qui ne veut plus sortir, la dernière chanson de Céline Dion : SUPAYR ! Ressortie de je ne sais où. "Encore un soir, encore une heure, encore une larme de bonheur". Ouais, ben, encore une heure, si tu veux mais pas plus, steuplé.
14 km. Moralité : ne pas se fier aux apparences, c'est DUR, vraiment. |
Je passe les villages, comme des étapes : allez, Montfarville, ensuite Maltot, et puis après Réville au km 15.
Réville que j'attends toujours pour retrouver un regain d'énergie : je passe devant l'épicerie de tata, puis à ce carrefour où mon oncle s'occupe de la circulation, et puis cette année, mes parents postés au Pont de Saire avec leur camping-car et mes enfants comme meilleurs supporters.
Depuis le départ, je me suis beaucoup hydratée et me suis arrosée à chaque ravito, et subis aussi les frottements de ma ceinture, j'ai hâte de la balancer dans le camping-car de papa-maman au km 17.
Hop, km 17, on se déleste d'un bon poids, allez, on repart avec plus de légèreté pour cette dernière partie, toujours aussi pesante niveau température et qui continue de bien t'achever les jambes avec les derniers kilomètres sur voie verte, sur l'herbe, qui te donnent l'impression de ne plus avancer.
Kilomètre 19, 1h40 à ma montre, je réalise que je ne tiendrai pas les 1h50, mais je me suis accrochée, c'est compliqué avec cette chaleur et puis le parcours aussi qui n'est pas de la route à 100% : on sera passé sur des chemins aux abords des champs de cultures maraîchères du Val de Saire, chemins de terre, voire de sable, et puis toute cette herbe en fin de parcours.
Allez, plus que deux kilomètres, tu es à Saint-Vaast désormais, tu vas enfin retrouver un peu plus de supporters qui étaient je dois l'avouer, beaucoup moins expressifs cette année que les deux autres années. L'effet chaleur ? L'effet Euro et les matchs en plein après-midi ? L'effet morosité ambiante avec des actualités nationales, européennes et mondiales, pas marrantes-marrantes ? Qu'importe, heureusement que les sourires des mamies installées sur leurs chaises pliantes devant leurs maisons arrivaient encore à redonner des forces.
Le port est bientôt là, on retrouve le bitume. je tâche d'accélerer, j'entends "Allez, Anne-Claire", c'est Stéphanie, merci Stéphanie, ça redonne la pêche, même pour les 500 derniers mètres. Les jambes répondent encore, l'accélération jusqu'à l'arche, jusqu'à mon mari avec son appareil-photo.
Et c'est le ouf de soulagement, ça tourbillonne pas mal en s'arrêtant, vite, le ravito. Je m'hydrate encore beaucoup, mange aussi pas mal. Hier, j'ai perdu beaucoup de calories, mais j'ai encore gagné un peu plus d'étoiles dans les yeux lorsque je repenserai à cette troisième participation au Semi des Vikings. Une expérience de course à pied sur route où je m'éclate bien moins qu'en trail, c'est certain, mais l'expérience reste belle indéniablement.
Un grand merci aux organisateurs et aux bénévoles et certainement à l'année prochaine !