Une petite fenêtre sur la vie. Ce serait à peu près cela pour résumer ce très beau récit de David Nicholls.
Emma et Dexter,
"Em&Dex", "Dex&Em".
Ils se rencontrent alors qu'ils viennent de terminer leurs études, lors de la remise des diplômes.
Un 15 juillet 1988.
Depuis ce jour, ils ne se quitteront plus. Ou du moins si, plusieurs fois. Et c'est en ça que le lecteur ou le spectateur regarde leurs vies par la petite fenêtre.
On les verra évoluer, différemment.
On les verra s'aimer, comme des amants, trop rarement (on sent pourtant tout cet amour réciproque qu'ils portent l'un à l'autre mais toujours une retenue pour de bonnes ou mauvaises raisons), comme des meilleurs amis, comme des confidents.
On les verra se détester, notamment lorsque leurs vies semblent avoir pris un chemin très différent l'une de l'autre. "Semblent" car on continue de lire en sachant intérieurement que ces deux-là se retrouveront. On l'espère en tout cas : Emma, l'alter ego de Dexter, et inversement.
C'est ce qu'on ressent tout au long du livre, encore plus dans le film de Lone Scherfig, les rôles d'Emma et Dexter étant respectivement tenus par Anne Hathaway et Jim Sturgess.
J'ai trouvé quelques longueurs au livre. Plusieurs fois, je l'avais laissé un peu plus longtemps posé sur le chevet qu'à l'habitude. Et puis le dernier tiers du roman s'est lu beaucoup plus vite, peut-être au moment où Emma remontait la pente et où Dexter redescendait illico presto de son nuage, sans doute le lecteur sent-il alors que ces deux-là vont enfin finir par se retrouver.
C'est très beau. On regarde par cette petite fenêtre, les bons moments de la vie, comme les mauvais. On sourit beaucoup avec l'humour des deux héros, on a la gorge serrée aussi.
Et puis finalement, si je n'avais qu'une phrase à retenir d'Un Jour, ce serait une phrase qu'avait prononcé Emma qui disait à peu près cela : "quoiqu'il arrive, il faudra se dire qu'on aura eu au moins cette journée".
Cette journée où Em&Dex s'étaient unis, au commencement, loin de savoir jusqu'où cette journée les emmènerait...
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