Depuis dimanche, même sans vouloir allumer la télé et la radio, on ne pouvait passer à côté de toutes les inepties qui viennent de secouer le monde politique (mince, tu le savais Anne-Claire que c'était sans compter sur Twitter pour rester tranquillement dans ta grotte). Ce soir encore, alors que je me rendais simplement à une réunion extraordinaire parents d'élèves/professeurs pour valider une proposition de la communauté de communes sur les nouveaux rythmes scolaires dont nous avons pris connaissance jeudi dernier, je ne pensais pas être encore une fois bousculée.
En octobre dernier, j'avais pourtant reçu un appel du maire de la commune voisine qui me demandait de faire partie d'un groupe de travail qui réfléchirait tout au long de l'année à la manière d'instaurer correctement les nouveaux rythmes scolaires. Si vous n'en avez pas entendu parler, c'est que vous vivez bien dans une grotte mais pour résumer, il s'agit de réintégrer une demie-matinée d'étude pour les élèves, soit le mercredi matin, soit le samedi matin, en allégeant quelque peu les journées d'études du reste de la semaine et en proposant pour ces journées complètes des activités optionnelles, les fameuses TAP (Temps d'Activités Périscolaires).
En octobre dernier, je trouvais que ça commençait plutôt bien : même si une grande majorité ne comprend pas toujours bien cette réforme, chacun allait se donner les moyens de faire avancer les choses et d'organiser cette réforme du mieux qu'il soit pour nos enfants.
C'est ici que le bas blesse. La première réunion se déroule correctement, nous sommes nombreux, on détermine qui restera pour les prochaines réunions qui se feront dans un comité un peu plus restrein mais dès la deuxième réunion, déjà, on aborde le côté financier de la chose, un peu plus que le bien-être de nos enfants. La troisième réunion stagne, on a du mal à entrevoir un terrain d'entente entre les parents d'élèves, les professeurs et les élus qui n'ont finalement pas tous la même priorité dans cette réforme.
A partir de la quatrième réunion, le silence radio commence. Les réunions sont placées désormais en début d'après-midi en pleine semaine. Mais oui, se libérer un jeudi pour 14h, c'est juste très pratique quand tu travailles. Réunion suivante, re-belote, tu te permets cette fois-ci de leur dire gentiment par mail que conserver les réunions en soirée serait tout de même plus adapté pour espérer échanger avec un maximum de monde. Là-dessus encore silence radio, je n'ai jamais eu de retour sinon une réunion plus de deux mois après, pour mercredi dernier à 14h.
Jeudi, chaque parent recevait une proposition de rythmes scolaires "assouplie" selon les mêmes termes du gouvernement : si les communes ne parvenaient pas à trouver une organisation pour des TAP, soit (2x0.30heure) + (2x1heure) ou bien (2x1.30heures) alors solution était donnée depuis les dernières municipales d'organiser les TAP sur une demie-journée. C'est la proposition qui nous a été faite jeudi dernier : nos enfants auraient donc TAP le jeudi après-midi sans pour autant alléger leurs journées du reste de la semaine. Les petits de l'école maternelle n'auraient plus qu'une heure de cantine le midi (demandez aux deux agents du midi ce qu'il en est pour faire manger 50 petits le midi en 1h20 aujourd'hui). Les activités des TAP sont ô combien floues encore aujourd'hui mais paraît-il qu'il faut attendre la rentrée pour connaître d'abord le nombre d'enfants qui participeront aux TAP. Sans compter tous les autres points bien trop caduques.
Nous parents, nous penchions pour la solution des (2x1.30heures) qui nous semblait la moins pire d'entre toutes et surtout la plus adaptée pour nos enfants.
Cette solution a été refusée par de plus hautes autorités sans raison valable. Sur ce point, les parents d'élèves n'ont pas été consultés et s'en est ensuivi un silence bien trop long.
Aujourd'hui, on nous a pourtant demandé notre avis pour voter oui ou non pour la solution proposée par la communauté de communes avec cette demie journée.
"Mais pourquoi nous demander notre avis alors même que les (2x1.30heures) ont été entérinées du jour au lendemain sans même nous avoir demandé notre avis ?"
Le genre de ping-pong qui a été joué ce soir.
Les quatre parents d'élèves + les deux institutrices des maternelles ont voté non.
Le président de la communauté de communes + les deux élus + les trois institutrices du primaire ont voté oui.
Le vote oui a été retenu.
Nous parents d’élèves nous sommes alors levés pour quitter la salle de classe et annoncer dans le même temps la démission de chacun d'entre nous.
Un groupe de travail avait été créé pour que la réforme soit instaurée du mieux qu'il soit dans notre RPI de campagne.
Le groupe de travail s'est réduit comme peau de chagrin au fil des semaines pour finalement adopter une solution qui ne reprend en rien la réforme présentée à l'origine et qui ne soit pas la moins pire de ce qui a pu être proposé au cours de cette année.
Près de chez nous, pour entrer en école privée aujourd'hui, il faut désormais s'inscrire sur une liste d'attente. Je veux bien le croire.
Notre école publique en plus de perdre ses élèves, a perdu des parents ce soir. Et ce n'est certainement que le début.