Vous revoilà encore en garde, quand ce n'est pas Papa, c'est Papy et Mamie, ou encore Tata.
Les grands parents et les tatas sont heureux de vous garder de temps en temps, ils vous revoient après plusieurs semaines, et même si ce n'est que deux semaines seulement après qu'ils vous aient vus, vous avez déjà changé un peu, ça va vite à vos âges.
Et à côté de votre vie d'enfant, il y a la vie de vos parents, la vie de votre maman.
La vie de votre maman, je ne sais pas comment vous la voyez depuis vos yeux d'enfants, sans doute que vous n'y prêtez guère attention, après tout, votre maman, vous la connaissez mieux que personne et du moment qu'elle est là, c'est le principal.
Mais votre maman depuis quelque temps, c'est un peu beaucoup la poudre d'escampette.
Et hier, elle en a eu un peu ras-le-bol votre maman. Vidée qu'elle était. Vidée de vivre toujours à cent à l'heure, vidée de penser toujours à plein de trucs, vidée de ce qu'elle peut entendre autour d'elle.
BURN-OUT.
Ces deux mots qui signifient l'épuisement total.
Burn-out parce qu'une maman pressée ne peut pas toujours être à cent pour cent.
Burn-out parce que trop de ci, trop de ça, trop de temps passé dans la cuisine pour organiser la semaine, trop de temps gaspillé à astiquer la grande maison, trop de calories brûlées dans le cours de sport de mercredi dernier (je n'avais jamais été aussi rouge et mon tee-shirt n'avait jamais été autant mouillé), trop de temps passé sur le web alors qu'elle le sait maman que le web, c'est un peu trop excitant (tu es sollicitée par ça, oh et puis ça aussi, mince, je n'ai pas encore eu le temps d'aller voir ça, et de répondre à lui,...).
Trop, c'est trop.
Maman comme tout le monde, elle est épuisée. Parce que tout le monde est épuisé, beaucoup ont un quotidien exténuant, certains font comme maman et le vivent sans trop s'exprimer sur ce quotidien trop rempli et d'autres le crient haut et fort qu'ils sont "fatigués", qu'ils sont "débordés", qu'ils ont tel ou tel truc à faire en rentrant le soir.
Mais comme tous mes chers. On est tous occupés, on a tous notre vie.
Des vies très remplies, certainement trop remplies.
Jeudi, je me serais donnée des baffes si j'avais pu. Parce que je me disais que de temps en temps je pourrais me vautrer aussi dans le canap' pour mater des conneries.
Sauf qu'il y a toujours quelque chose d'utile à faire.
Mais fuck l'utile, non ?
Vivre.
Certes maman vit.
Mais certainement trop.
Alors, jeudi, c'était la journée drôle. De là-haut, le bon Dieu m'a peut-être pointée du doigt et s'est dit, tiens celle-là on va se marrer.
Je ne raconterai pas tout ici.
Mais ce jeudi fut particulièrement merdique.
Et quand je suis sortie du bureau, j'ai allumé la radio dans la voiture.
Les infos parlaient du gouvernement et d'Amazon.
J'ai éteint. Pour éviter d'être énervée encore plus (même si c'était un peu trop tard).
Je suis rentrée, j'ai rangé un peu ma maison (ça me détend bizarrement) et je suis allée récupérer mes Chéris.
J'ai profité un peu plus d'eux ce soir là. Sans doute parce qu'ils ont été mes rayons de soleil dans cette journée nulle. J'en ai profité en les regardant vivre, en discutant un peu plus qu'à l'habitude.
Ils sont allés se coucher.
Et puis retour à la réalité.
Maman repartait. Cette journée nulle elle la clôturerait avec son groupe de travail du canton pour débattre des rythmes scolaires.
Et Maman repart demain. Elle repart avec Papa. Un long week-end en amoureux loin de tout.
Un week-end qui ne pouvait pas mieux tomber.
Se poser. Simplement se poser, se reposer.
Promis mes Chéris : Maman, elle est artzimutée mais elle va se poser.
Pas seulement ce week-end. les jours à venir aussi.
En tout cas, essayer.