Souvent, à ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans la Hague, on aurait tendance à leur dire : "c'est l'Irlande" ou "c'est l'Ecosse". Car La Hague, il est bien vrai, ressemble plutôt aux clichés qu'on peut voir défiler de ces deux contrées. Sauf que La Hague reste La Hague, qu'elle a une identité qui lui est bien propre et qu'il n'est finalement pas très juste de toujours la comparer à une autre destination plus en vogue.
La Hague, on a beau y avoir grandi, on la redécouvre souvent. On la redécouvre selon la météo, selon la lumière, selon les marées, selon la saison. On la redécouvre selon son humeur. On la redécouvre parce qu'elle a beaucoup à offrir. Il y a un petit moment que je n'étais pas retournée à la baie d'Ecalgrain et je n'ai pas regretté une seconde : la vue depuis la route plus en haut est toujours aussi surprenante : au détour d'un virage, alors qu'on ne s'y attend pas vraiment, on tombe sur cette baie magnifique.
Ça se passe tout simplement de commentaires. En arrivant, on cherche bien vite un endroit où se garer pour aller admirer depuis la terre ferme cet endroit inattendu et respirer le bon air frais qui nous arrive de l'ouest. Et puis, en descendant depuis la route, on tombe sur un sentier balisé qu'on n’hésite pas longtemps à emprunter, un petit sentier qui nous fait descendre toujours plus près de la mer et qui nous fait cohabiter pendant un temps avec les fleurs sauvages ou les genêts ajoncs, ces plantes jaunes très sauvages (très piquantes) typiques de La Hague qui pare tout le cap de jaune dès le printemps revenu.
Et s'il n'y avait que le jaune : La Hague, c'est aussi beaucoup de vert et beaucoup de bleu.
Et puis, comme si ce spectacle ne me suffisait pas, nous sommes allés voir le soleil couchant à Goury le soir même, Goury situé juste après cette baie, à 2 kilomètres tout au plus. Goury, LE bout du monde, je vous en avais déjà parlé ici alors qu'il se préparait à affronter une des premières tempêtes de l'hiver passé.
Le temps que le soleil descende jusqu'au niveau de la mer, nous avons marché environ trois-quart d'heure, parmi les pierres qui délimitent les champs, sous l’œil interrogateur des vaches, l'air était plutôt frais mais ce couchant qui se vivait sous nos yeux nous faisait presque oublier qu'on avait oublié notre écharpe.
Et finalement, le soleil a fini par affleurer la surface de la mer...
"Chuuuuutttt, il va s'endormir..."
Si je vous affirme qu'après de telles images, on passe une bonne nuit, vous me croyez ?